Du violet, du rose, peut-être du rouge. Probablement du jaune plus tard. Ou du vert.
Tout le monde ne peut se flatter de s'être muté en un Francis Bacon des temps modernes au sortir d'un long voyage avec sa créatrice.
Ce sont les couleurs qui ornent ma peau depuis hier. Des stigmates que je contemple avec émotion et qui sont encore âprement accrochés à ma chair. Pourtant, je sais très bien que dans très peu de temps - et cela a débuté avant même d'écrire ces quelques mots - ces couleurs seront changeantes, deviendront insaisissables car trop floues. Elles ne seront plus qu'une ébauche de fin, sans trop de matière.
Ainsi, je me débattrai avec des souvenirs d'un moment passé, usés par le temps, et surtout rompus par ma volonté de les faire renaitre.
Mes tétons aussi ne sont pas en reste. Ils sont proéminents et me font mal quand je les touche. Mon entrejambe aurait des choses à dire.
La belle Axelle ce jour-là, avait oeuvré, avec énergie et bienveillance, à faire de moi cette jolie toile.
Et elle l'avait signée.
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Que de visions courtisèrent mes pensées durant cette attente qui me séparait d'Axelle! Non pas que l'attente fut longue. Mais elle fut emplie d'émotions et d'appréhensions.
J'allais vivre une fois de plus un moment intime et d'une courte vie. J'allais (re)découvrir Axelle, sa manière d'être, de "jouer", et de ne pas se dévoiler.
Ce jour-là j'étais un peu fébrile car ce sont des instants rares pour moi et puissants. Et puis, si nous sortons indemnes d'un tel échange, à quoi bon le vivre? Comment peut-on percevoir l'approche d'une telle rencontre avec l'autre, comme la seule exalation d'une libido ?
Pour la seconde fois, je fus au rendez-vous. Ce jour là fut une autre première fois.
La pureté du souvenir que nous laisse un visage, une attitude, ou un moment la toute première fois a sa propre poésie et n'appartient qu'à elle-même. Elle demeurera un rêve aux lignes evanescentes, que l'on tentera d'attraper en tordant son esprit tant bien que mal pour en redéfinir la courbe et l' emprisonner dans sa mémoire.
En réalité, ce souvenir sera souvent revêtu d'un voile naif d'émotions fortes.
Il me hâtait de retrouvait Axelle, beauté éthérée, et ses délicates attentions. Il me hâtait tout autant de déposer ma vertu pour cet instant imparti.
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Une robe, couleur crème, légère, très longue, émana de l'ouverture de la porte.
Une silhouette élancée, qui n'appartient à aucune époque, s'érigea de trois-quarts, perchée en hauteur.
Un sourire. Des lèvres bordées d'écarlate, aux jolis contours, qui rappellent ces bouches des années folles si subtilement esquissées. Ces lèvres qui quelques instants plus tard gouverneront, rompront le silence. Ces lèvres qui auguraient déjà de si beaux émois.
Sa robe, portée par une démarche affirmée et aérienne, balayait l'air qui commençait à devenir froid.
Une robe à l'allure presque virginale qui bien avant de se laisser choir, plus tard, entre mes mains, fera lever le rideau annonçant le début d'une danse homérique.
Ah! Comme Axelle se plaît à nous tromper!
Peut-on se douter qu'un démon de perversité se cache derrière un air si juvénile et des yeux si mutins? Un démon dont les promesses attendues sur le voyage qui s'annonce, planent jusqu'à nos âmes débiles et avides de se remplir? Des promesses - qui seront tenues, bien que mystérieuses - pour mieux nous faire traverser, lentement, le lac des enfers!
Quel joli personnage. Avec sa robe vaporeuse, sa longue chevelure ébène, dégagée sur le côté, sa beauté anguleuse, ce nez long romantique, Axelle m'apparut comme la Ligeia d' Harry clarke.
Je sus alors que je retrouvai la beauté particulière qui m'avait tant bouleversée la première fois.
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"Pas besoin de grill, ici l'Enfer c'est Axelle".
Ne devrait-on pas dire cela lorsqu'on a "le pied dans la porte" du Trois Mâts?
Désormais, dans ce Huis-Clos, Axelle et moi serions nos miroirs respectifs, et glanerions l'une dans l'autre ce qui serait le fondement de notre échange.
Et inutile de dire qui serait le bourreau.
Je tenterai alors de lui offrir avec toute ma dévotion, ma souffrance et ma pudeur - et bien sûr ma confiance - au travers desquelles, j'imagine, elle se nourrira.
Elle est pour moi ce petit morceau de gâteau, cette douce gourmandise. Cette petite part de lumière, que l'on a précieusement gardée pour moi en attendant mon retour.
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Après quelques courtes minutes, je m'apprêtai à déposer ma veste. Axelle se trouvait à quelques mètres de moi. A peine eut-elle prononcé quelques mots qui volèrent jusqu'à moi, que je devinai la suite : "Vous n'avez pas...". Elle me trouva bien trop frêle par rapport à notre première entrevue. Rien n'était moins vrai. Cela m'indisposa mais je ne le montrai pas.
Je fus très étonnée qu'elle remarquât ce point. Je dois dire qu'Axelle eut l'oeil aussi aiguisé que sa beauté.
Bien sûr, pour les raisons évidentes que l'on peut deviner - comme la santé et la sécurité - je compris son observation. Cela ne fit que pointer aussi une partie des qualités, comme certainement l'empathie j'imagine, inhérentes à une activité dans laquelle l'on est amené à prendre soin de l'autre.
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Je fus invitée à me doucher et à mettre ma tenue de présentation.
Pour ce second rendez-vous, j'avais beaucoup réfléchi. Je voulais être jolie pour Axelle.
Dépendante de son regard, je fis le choix d'arborer mes pinces à seins, que je commence à affectionner particulièrement, Axelle m'en ayant fait découvrir et apprécier une partie de leurs fonctionnalités.
Je portai des bas noirs fleuris, et aussi... comment pourrais-je appeler ça? Une "suggestion" de sous-vêtements dirais-je, que je trouvais très délicate. C'était également pour moi une manière de rester "ouverte" pour Axelle, car une soumise doit toujours se montrer offerte pour sa Maîtresse. D'ailleurs, elle trouva cette tenue originale.
M'apprêter à / et pour voir Axelle, c'est comme me préparer pour un rendez-vous galant, sauf qu'en tous points cela n'en est pas un. Cela peut sembler triste et dans l'absolu, il y a sûrement une certaine mélancolie à tout cela. Mais c'est aussi, en partie, de bien autre chose dont il s'agit, et cela se passe dans une toute autre sphère.
Axelle, avec toute sa subtilité, me permet d'"être". De rendre l'abstrait concret. D'exhumer toutes les belles profondeurs qui vont bien au-delà de la simple jouissance physique.
Mais tant de choses m'échappent encore aujourd'hui, que je ne pourrai m'épencher plus.
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Une fois apprêtée, je descendis les marches, pour rejoindre Axelle dans ma tenue.
Hélas...
Je dois avouer, à regret, que le prologue de cette rencontre fut des plus laborieux.
Il y a bien longtemps, quelqu'un m'a dit: 'Je me sens comme "l'Albatros" de Baudelaire'. Je ne connaissais pas.
En ce tout début d'apres midi chez Axelle, je n'ai jamais aussi bien compris. Je fus l'Albatros sur le Trois Mâts: "gauche", "comique", "maladroite", "honteuse". J'étais "Exilée sur le sol au milieu des huées", pour reprendre ce joli vers.
Et Pourtant! C'est bien lorsque je quitte la belle Axelle que je me sens exilée!
J'occultais involontairement l'un des préceptes essentiels que se doit d'adopter une soumise digne lorsqu'elle se présente à sa Maîtresse: L'attitude. La tête et le dos bien droits, les jambes écartées, toujours offerte.
J'omis également de me remémorer les règles si chères à Axelle, qui m'échappèrent dans une pluie battante de confusion et dont le clapotis résonne encore dans ma tête.
Comment fut-ce possible? Peut-être n'avais-je pas déposé tous mes bagages avant d'entrer au Trois Mâts? Ou bien étais-je trop émue de revoir mon "petit Secret" ce jour là?
J'étais dans une gêne indicible. Etriquée dans mon corps. Je ne pouvais plus affronter le regard de cette jolie Méduse. Elle me conseilla de baisser la tête pour chasser l'embarras.
Ma seule envie à ce moment, fut que son joli cou ou l'une de ses épaules, abritât pendant un instant mon calvaire.
Axelle fut conciliante. Elle me fit remarquer que tous ces manquements méritaient bien une gifle. Elle n'en fit rien. Avec toute sa délicatesse, et son humour, elle sut tourner les choses en dérision. Et je crois qu'elle fit bien. Par ailleurs, dans la matinée, je lui avais envoyé une missive lui demandant s'il était possible de commencer doucement.
Je ne suis pas très rompue à certaines...frivolités.
Fut-elle un peu décue? Je ne saurais réellement le dire. Et peut être n'ai-je pas l'envie de le savoir.
Mais peut-on toujours être égal à soi-même? Tout est-il toujours si limpide qu'il ne faut jamais craindre de décevoir l'autre? Et surtout, n'est-il point permis de se laisser apprivoiser lentement?
Je l'espère.
Comme le dit quelqu'un que j'aime beaucoup: "Le plus dur n'est pas de faire, mais de commencer."
Je suis désolée pour ce moment Axelle. Lors de notre prochaine entrevue, je ferai de mon mieux pour me montrer digne de votre présence à mes côtés.
Dans une telle émotion ma propre odeur sous mes bras m'indisposait. Axelle approcha vivement son visage, sentit et me dit: "les fluides c'est quelque chose de naturel". Axelle aime la perte des fluides.
Posée sur la cage, je remarquai la fucking machine.
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Axelle avait chaud.
Elle ouvrit tout en élégance sa robe par le devant, pour laisser place à une autre légèreté, des sous-vêtements noirs: soutien gorge, porte-jarretelles, tanga. Et des bas beiges. Ce fut troublant à contempler et si ravissant.
J'avais pour elle un présent qu'elle voulut essayer. Elle m'invita à la défaire de sa longue chrysalide beige. Sous mes doigts sa silhouette raffinée se dévoila.
Un joli bonbon qui s'effeuille.
Axelle n'était pas en tenue d'Eve. Et pourtant. Derrière sa futilité qui nous abuse, je vis à cet instant ce serpent, enroulé tout autour d'elle. Lascif, il me fixait.
Sa tête s'accrochant à son cou si fin. Son corps froid ondulait, embrassant de temps à autre ses seins, étreignant le contour de ses hanches, s'attardant sur son séant pour en apprécier tout le galbe d'une rondeur affolante.
Axelle est à la fois le désir et la tendresse.
Je l'aidai à essayer mon présent. Malgré quelques gros efforts alambiqués, nous réussîmes. En choisissant ce cadeau, je l'avais imaginé sur elle. Sobre, classe, noir. Il tombait élégamment sur sa silhouette. Je la sentis enjouée et sincèrement ravie.
J'étais encore embarassée par les premiers instants difficiles et Axelle me dit que je pouvais la serrer dans mes bras. Quel apaisement et quelle douceur que de l'encercler.
Je commençai alors,lentement, à décompresser.
Etant donné que l'on ne pouvait pas parler de "spermission" , Axelle décrèta sur l'instant qu'on parlerait d'"orgasmission". En attendant probablement de trouver mieux.
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Elle m'attacha un collier autour du cou. Détacha les pinces qui étaient sur mes seins. Placidement, elle examina mon con et y fixa les pinces sur les grandes lèvres. Elle se pencha plusieurs fois pour faire des ajustements. J'écartai un peu les jambes.
Cet instant pour moi fut comme un "pont", une transition. Une douce synchronisation entre Axelle et moi. Je lui déléguai en quelque sorte, tout.
L'ordalie commencerait alors.
Axelle attentive et prudente, enlevait parfois les pinces pour les replacer. Elle tira sur la chaine plusieurs fois, testa, jaugea. Fut à l'affût de mes réactions, des mes "approbations" peut-être, guidée par mes soupirs ou mes plaintes.
Je dois bien dire que pour moi, ces pinces ont une mâchoire pour le moins coriace. C'est sûrement aussi pour cette raison que je les ai adoptées.
Axelle était comme un aigle inquisiteur, qui gracieusement, flottant dans cette apesanteur pleine de délicatesse -et un peu lubrique- tournait autour de sa proie, lui assénant de temps à autre le gôut de ses griffes métalliques.
Comment peut-on se céder à l'autre, sans sentir chez lui une acuité, une bienveillance? Ou au moins, sans l'estimer ? Ne faut-il pas avoir une espèce de 6ème sens, ou un intérêt, quelqu'il soit, pour celui qui se donne, afin de l'entreprendre de la plus belle des manière?
Axelle a toute cette sensibilité. Elle m'emmènera encore une fois vers des routes non prises.
Avec elle, je suis comme Blanche neige: Je croquerai dans toutes les pommes qu'elle me tendra, fussent-elles infestées d'aiguilles ou d'agrafes, tant je sens sa loyauté, et tant je me sens en sécurité entre ses grandes mains griffues.
Elle est ma jolie sorcière qui se transformera en Cendrillon et qui, l'heure venue, s'évaporera sans même oublier un long talon de verre...
Axelle fit de moi son pantin tourmenté. Ainsi, toute l'heure du bal, en grande marionnettiste, elle n'aura de cesse de s'amuser avec les cordes, tirant à son gré sur les fils du plaisir et de la douleur. Pour simplement me donner vie. Alors oui, si c'est ainsi, je veux bien qu'elle m'articule, me désarticule, autant de fois qu'elle le voudra.
Nous étions reliées l'une à l'autre par cette chaine.
Elle décidera maintes fois, d'une main qui semblait si légère et nonchalante, de tendre la chaine. J'avais mal. Le métal des pinces ainsi hissées, tirant sur ma chair, s'appuyant sur mon con et frôlant un peu mon bouton - mêlé au son de sa voix - était un doux supplice qui me rendit...humide. J'étais loin de me douter de ces sensations lorsqu'elle attacha les pinces sur mon sexe.
Sans la présence d'Axelle, mon plaisir perdait toute son essence. Je commençais un peu à lâcher prise.
Ensuite, elle attacha un harnais à une boucle du collier et joigna l'autre partie à la chaine en métal de mes pinces. Et tira, bien sûr, encore sur la chaine.
Elle m'oscultera, effleurera mon petit bouton. Elle me fit remarquer que j'étais mouillée et me donna son doigt à sucer. Je crois aussi me rappeler qu'elle cracha sur mon intimité.
J'ai adoré tout ce moment.
Elle me pinca fort les tétons et me dit qu'ils ne tarderaient probablement pas à saigner. En effet, ils saignèrent 3 ou 4 jours plus tard.
Elle m'enfila une cagoule (que j'abhorrerai plus tard) et quelque temps après un masque.
Elle me plaça face au miroir et me dit qu'elle trouvait cela joli.
Alors moi aussi.
*******
Axelle m'énonça le programme: Croix de saint André et pilori.
Je levai la tête vers le second étage où se trouvait l'arène avec les instruments de torture. J'étais à la fois interpellée mais aussi craintive.
Axelle ouvrit la marche, me tirant par la chaine. Elle m'installa, jambes écartées, dos à la Croix de saint André. Elle décida de me lier les mains non pas en hauteur, mais derrière la croix. En effet, cette position fut de loin la plus appropriée car mon corps souffre le froid plusieurs mois dans l'année et peine à se réchauffer.
Elle passa une corde rouge plusieurs fois autour de mes cuisses pour relier chacune d'elles à un poteau. Je ne sais pas si Axelle frôla volontairement mon entrejambe avec ces cordes pendant qu'elle les plaçait, mais un bref instant, j'en appréciai les sensations.
Elle me demanda combien de fois je me maturbais.
Ensuite, elle appuya son genou sur mon con, comme pour me frapper. Me toucha légèrement. Elle donna des petits coups sur mon intimité avec le bout de sa chaussure. Celle-ci visita ma vulve délicatement, se faisant plus pressante comme pour y entrer. C'était bon. Mon intimité marqua le cuir de sa chaussure. "Vous avez verni ma chaussure" me dit-elle.
Elle retira une petite humidité filante qui s'écoula de mon entrejambe.
Dans ses allées et venues j'observai sa silhouette, ce si joli bonbon, qui ça et là, s'affairait en sous-vêtements.
Et comme je n'en eus pas assez, une fois ligotée, elle se baissa nonchalamment, son séant collé à moi, à bonne hauteur, pour ajuster quelque chose à mes pieds.
Elle me pinça les tétons plusieurs fois, je criai. Je vis sa bouche s'approcher de mon téton droit, le mordillant à peine.
Souvent elle plaquera son corps, son visage contre le mien, me berçant de douces paroles. Elle était si près, et si loin.
Puis, elle se frotta contre moi, colla son entrejambe à mon pubis, et ce fut au tour de son séant aguicheur, qui se mut, se cambrant en arrière. Je répondis timidement par de petits balancements de hanches, n'ayant que très peu d'amplitude.
Axelle, talentueuse, m'accapara d'un érotisme furtif et jeta sur moi un dévolu tout en retenue.
Puis j'entendis quelques mots. "Et si je te prenais ?". Elle enfila un gant noir, et s'imisca en moi avec un doigt, puis deux, et enfin trois. J'ai tant aimé lui offrir mon intimité.
A l'heure où j'écris ces quelques mots, mes joues sont chaudes et bien roses: d'intenses émotions me caressent et me troublent. Des images peut-être même trop obscènes flirtent, à mon goût, un peu trop avec moi. Des envies que ma pudeur taiera, mais que je partagerai peut-être avec Axelle le moment venu.
Elle me donnera aussi quelques gifles et parfois attrapera mon cou.
Axelle commença par me donner des frappes sur une grande partie du corps, pour l'échauffer je suppose.
Cette fois-ci elle s'acharnera comme le sort. Elle me donnera et surtout se donnera sans relâche, dans une régularité qui semblait sans fin et une énergie infaillible.
Comme j'eus mal entre ses mains! Mais quelles délicates attentions.
Ses mains déchireront l'air avec grâce pour s'abattre sèchement sur ma peau. Ses gestes seront si convaincus, précis et tenaces, que mon corps emprisonné, ondulera de douleur et que mon cou se tendra.
Elle sortit son chronomètre. Une session de cinq minutes était dédiée à chaque cuisse. Avec ses mains, elle battit l'intérieur de mes cuisses, très rapidement. Elle avait une cadence monstrueuse. Chaque heurt était cru.
Ce fut au tour des tétons. Même durée. Son corps près du mien, elle attrappa chacun de mes tout petits seins en les enserrant de sa main ferme, l'un après l autre, et les gifla fort, si fort. Particulièrement sur les tétons. Ou bien d'une main, elle fouetta mes tétons, et de l'autre me baillonna, appuyant fortement sa paume sur ma bouche, que ma langue caressa un peu.
Ce fut un moment fort pendant lequel je lui offris de longues mélopées bruyantes, et peut-être un peu d'énervement (et j'en suis désolée).
Je crois qu'elle se dépensa autant que j'exhalai. Quelle force dévouée elle eut. Merci Axelle d'avoir attendri ma chair et mon esprit en me battant si tendrement.
Elle voulait m'exciter jusqu'à ce que la "supplie de me baiser" me chuchotta t'elle. Apparemment, les délicates attentions n'étaient pas terminées.
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Vint l'heure du pilori. Je ne me sentais pas tout à fait à l'aise mais je faisais confiance à Axelle. Nous échangeâmes aussi quelques rires, ce fut agréable.
Je m'assis à genoux sur un petit matelas, et passai ma tête et mes bras dans le pilori. Offerte.
Les grandes mains d'Axelle s'écrasèrent alors sur mes fesses pendant cinq belles minutes.
Je ne sais plus à quel moment ce fut, mais je sentis à la dérobée sa bouche sur mon dos.
Ensuite, elle m'expliqua... avec quel instrument mon con serait visité à chaque fois.
Devrais-je détailler ici les choses? Devrais-je dire que les anges n'eurent pas trop le temps de passer? Qu'être entre les mains du Diable qu'est Axelle, ne leur laissèrent finalement que très peu de place? Et qu'il n'aurait peut-être pas pu en être autrement?
Que mon corps engoncé dans ce pilori se tordit autant que mes râles, comme rarement il le fit? Qu'il s'affaissa parfois, laissant ainsi mon esprit, prisonnier de cette allégorie, s'envoler un peu?
Quelle sensation étrange que d'être ainsi comblée mais jamais repue, avec une pudeur disparue.
J'ignore dans quel royaume inconnu Axelle m'emmena mais elle était avec moi. Plusieurs fois, mon esprit fut comme un oiseau. Elle fut la créatrice de mes petites morts, aboutties ou fuyantes, mais cela allait bien au-delà.
Laissons là une brume opaque pleine de douces suggestions se déposer sur ce si joli moment.
Sentir Axelle en permanence avec moi, derrière moi, chorégraphe de tout cet instant fut touchant. Elle fut une fois de plus la genèse d'une certaine découverte de moi-même.
Elle me fit tanguer sur le trois Mâts, mais plus comme un Albatros, non.
Parmi toutes ces vagues que nous traversâmes ensemble, qui éclaboussèrent d'émotions, de plaisir, et de douleur, Axelle me dirigea, me tendit la main, m'écouta, m'accompagna.
Ce fut une tempête bien humide qui s'affola sur ce Hollandais Volant. Mais en bon capitaine, Axelle me fit arriver à bon port. A chaque fois.
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Elle m'allongea sur une table gynécologique, posa une serviette chaude sur mon intimité. Me couvrit de son Kimono. Une vague de chaleur enveloppa mon corps.
Elle me proposa gentiment de mettre du gel sur mes cuisses pour permettre à mes marques de s'estomper plus vite, mais je ne le souhaitai pas.
Il me semble que nous écoutions Shubert à ce moment là. Bien d'autres musiques habillèrent cette après-midi là.
Elle me dit qu'elle aimait les marques. Elle me l'avait déjà dit lors de notre première rencontre. Je lui demandai alors s'il était possible d'en avoir une, non indélibile, pour garder en mémoire ce moment.
Aussitôt dit... Axelle se mit à la tâche dans l'instant qui suivit.
Elle était paisible, appliquée. Elle semblait dans son élément. Une subtile sensation aigue se promenait à l'endroit de mon aine. Axelle aime les jeux d'aiguilles si je ne me trompe pas. Elle grava un très joli A sur ma peau, accolé à son ombre, qui lui donnait du relief.
Je profitai d'un moment pour lui toucher une main, la comparer à la mienne, en apprécier la longueur, et remarquai la couleur de ses ongles, certainement fraîchement peints (ou peut-être pas). Orange.
Ensuite elle découvrit l'un de mes seins caché sous le kimono. Elle s'apprêtait à faire spontanément quelque chose. Masque sur les yeux, j'entendis des bruits brefs, mais ne sentis rien. Sur le téton, le bruit fut une douleur brève et je poussai tout de même quelques cris. Il faut dire qu'Axelle malmena fort bien mes tétons quelques instants plus tôt.
Une agrafeuse se promenait autour de mon sein. Elle me prévint que je pouvais dire stop. J'imagine que si l'on ne craint pas l'aiguille, il y a peu de chance de fuir l'agrafe.
Je n'ai, à priori, pas d'appétence pour les jeux d'aiguilles, ni pour les agrafes d'ailleurs, car pour l'instant, je ne les associe pas vraiment à une émotion ou à un contexte.
Cependant, j'eus le droit à un A qui m'enchante. Ce fut un joli moment de partage et
je sentis aussi que ce moment lui appartenait.
Durant toute cette danse, Axelle fut à l'écoute, responsable de moi. Elle s'adapta quand parfois j'exprimai une douleur trop vive pour moi, ou lorsque je lui communiquai certaines choses. Derrière un stoicisme sans faille, elle fut attentive à tout.
Dans ce type d'échange, durant lequel je reçus toute son énergie bienveillante, il n'est pas aisé de comprendre ce que véritablement l'autre reçoit de nous. Même si pour une infime partie, je peux peut-être le deviner.
Et il est parfois enrichissant de découvrir l'envie ou la pratique de l'autre -tant qu'on ne la subit pas bien sûr- qui parfois pourra devenir commune, ou pas du tout.
Dans ces dernières minutes, Axelle fut tel le docteur Frankenstein dans son laboratoire, entre agrafes et aiguilles, élaborant sa créature avec passion et à qui, là encore, elle donnera vie. Evidemment, je souhaite que jamais elle n'arrive au bout de son ouvrage. On ne connait que trop bien la fin...
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A présent que je pose ces derniers mots, le A a cicatrisé. Il est timide, le trait délicat et arbore une couleur rosée très claire. Sur les cuisses et les faces extérieures des cuisses, les bleues ont presque disparu. Un peu de violet s'obstine à exister en solitaire, et les autres couleurs sont illisibles.
L'ébauche de fin.
Que va t-il rester du Francis Bacon? Dans peu de temps je serai une toile, "apparemment" vierge de toute histoire. Mais tout de même, avec un joli A en signature.
En sortant, émue, du Trois Mât, je m'aperçus un peu plus tard, qu'étrangement, sur mes mains flottait l'arôme d'Axelle: un parfum boisé semblait-il. Peut-être l'effluve persistante d'un souvenir?
Ce jour là, je crois qu'Axelle me permit d'être plusieurs "moi".
Mais surtout, elle me permit d'être un Cri.
Merci pour tout.
COMMENTAIRE D'AXELLE DE SADE :
N217 est une de mes (trop) rares soumises femme-cis (pour votre information, on qualifie de cis, une personne dont le genre ressenti correspond au genre assigné à sa naissance, par opposition à trans). Certains diront "une vraie femme"... Par ailleurs, elle me gâte beaucoup, n'oubliant pas de se manifester aux fêtes, anniversaires et autres choses. Elle est devenue mon fournisseur officiel de sucettes.
C'était notre second rendez-vous, souvent plus difficile à conduire car je suis exigeante quant aux sensations que je souhaite vous procurer à chaque séance. La 1ère fois, comme pour une perte de virginité, il se crée en amont une attente, des fantasmes, des peurs, des appréhensions, parfois des nuits agitées. Je vous accueille dans mon donjon avec un coeur battant la chamade, une transpiration plus dense, une voix chevrotante, les yeux fuyants. Tout mon travail consiste alors à créer un lien de confiance pour que vous puissiez lâcher prise et entrer dans ma transe.
La seconde fois, vous connaissez le chemin, la peur s'évanouit et laisse place à une légère appréhension et plus sûrement à une excitation. Que va-t-il se passer ? A quelle sauce vais-je vous manger ? Ce sont certainement les questions que vous vous posez. Il en est de même pour moi. Je mets un point d'orgue à ne pas répéter deux fois les mêmes pratiques, la même atmosphère pour vous permettre d'explorer les méandres du BDSM.
N217 est arrivée cette seconde fois, avec le regard fuyant, elle n'osait pas me regarder, une posture timide, oubliant les préceptes du 1er rendez-vous. Sa perte de poids m'a également marqué, était-ce le signe de durs mois passés ? Je l'ai puni durement, ce qu'elle attendait sûrement. J'aime utiliser le minuteur pour chaque sévice, cela ajoute au supplice, les derniers instants devenant insoutenables.
Bravo N217 pour ce compte-rendu très munchien, j'ai adoré. Vous avez l'art de manière le verbe comme je manie le fouet ou l'aiguille : vous laissez de belles traces
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